Plénière

Réplique de la Ministre Khattabi - PFOS

Comme de nombreux citoyens, la ministre est choquée par l'ampleur de la contamination par les PFOS (perfluorooctane sulfonate) à Zwijndrecht. De l’échelle locale au niveau européen, la pollution via les produits chimiques toxiques ne doit pas être sous-estimée. C'est pourquoi la Belgique soutient la stratégie européenne visant à réduire de manière durable les produits toxiques dans notre environnement et ce, dans le cadre du Green Deal européen. La ministre plaide en faveur d'une politique basée sur la science : qu'il s'agisse des PFOS, du changement climatique ou des OGM, l'approche inter & multidisciplinaire de la science.

Comme tout citoyen soucieux de l’humain et de l’environnement, je suis choquée par l'ampleur de cette pollution. Je songe en premier lieu aux riverains inquiets et préoccupés pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Il est de notre devoir de responsable politique de prendre cette problématique au sérieux à chaque niveau, depuis le niveau local jusqu’au niveau européen.

Nous devons en d’autres termes tirer des leçons du passé. Comme j’ai d déjà eu l’occasion de l’évoquer dans plusieurs enceintes, la Belgique soutient pleinement la stratégie mise en place par l'Union européenne dans le domaine des produits chimiques en vue d'un environnement exempt de substances toxiques, qui s'inscrit dans le cadre du Pacte vert européen.  J'appelle à la fois les collègues des Régions à me soutenir dans cette voie et les entreprises à faire montre de leur talent d'innovation via #design4REACH.

Je voudrais également citer Hans Bruyninckx, directeur de l’Agence européenne pour l’environnement, qui est intervenu sur la première chaîne radio de la VRT : « La nouvelle stratégie européenne pour les produits chimiques pose pour l’avenir le principe de produits chimiques durables et sûrs. La responsabilité est ainsi reportée sur ceux qui produisent et inventent des produits. » 

Et de préciser que les produits doivent être ‘sûrs pour l’homme et pour l’environnement’ et que ‘durables’ signifie que ‘les produits chimiques doivent pouvoir être intégrés dans une économie circulaire’. Ce dernier point s’inscrit parfaitement dans l’appel que je lance à l’industrie et à son talent d’innovation pour un environnement exempt de substances toxiques. Dans un article publié dans le quotidien De Standaard, Pieter Leroy, professeur émérite à l’université Radboud de Nimègue et pendant de nombreuses années président de MIRA (le rapport sur l’environnement en Flandre), a écrit au sujet de cette problématique que la capacité et l’expertise scientifiques étaient présentes en suffisance, mais que leur utilisation posait problème. A ce propos, chers collègues, j’ai dès le départ annoncé qu’il fallait privilégier une politique étayée par la science ; qu’il s’agisse des PFAS, du changement climatique ou des OGM, nous devons tirer un profit maximal de l’approche scientifique inter-, pluri- et transdisciplinaire.

Monsieur De Vriendt, j’ai par ailleurs été extrêmement surprise - et c’est peu dire - par l’allusion aux gaz à effet de serre, en particulier des gaz fluorés, émis par 3M et leur prise en compte par les services compétents en Flandre depuis 2018 seulement. Si cela se confirme, s’agissant d’un secteur non-ETS, je me demande dans quelle mesure cela influence les objectifs de réduction des émissions que la Flandre devait atteindre pour 2020. J’ose espérer qu’il n’existe pas d’autres cas.

Pour terminer, chers collègues, permettez-moi de faire référence au slogan ‘One world, one health’. Il s’agit d’un slogan qui est mis en avant sur le plan international, mais qui est également le leitmotiv de notre SPF Santé publique.  

Chers collègues, ce dossier démontre à lui seul que l'accord de gouvernement et ma politique nous mettent sur la bonne voie. Nous ne saurions être trop prudents.