Rencontre | António Guterres Secrétaire Général des Nations Unies
La ministre Khattabi a rencontré le Secrétaire Général des Nations Unies , António Guterres. Ce dernier considère les enjeux climatiques, environnementaux et du développement durable comme des défis majeurs.
Permettez-moi d’abord de me joindre aux félicitations de mes collègues pour votre nouveau mandat et de vous dire toute ma satisfaction plus personnelle d’avoir à la tête de l’organisation internationale la plus importante et représentative au monde un allié du climat, de l’environnement et du développement durable.
Nous apprécions tant votre engagement à lutter contre le changement climatique que l’attention particulière que vous portez aux préoccupations des pays les plus vulnérables. A cet égard et pour prolonger l’échange sur la vaccination je voudrais attirer votre attention sur cet enjeu et la participation des pays du Sud aux COP qui s’annoncent.
Nous partageons votre analyse et vos inquiétudes sur l’urgence de la situation, nous devons préserver la possibilité de limiter le réchauffement de la terre à 1,5°C. C’est pourquoi ce gouvernement soutient pleinement l’objectif Européen de neutralité climatique à l’horizon 2050, avec une réduction d'au moins 55 % des émissions en 2030 comme étape intermédiaire pour y parvenir. Ces engagements pris nous devons nous donner les moyens d’atteindre nos objectifs.
Dans cette perspective - et parce que nous avons la conviction que le succès repose sur un pilotage transversal, efficace et efficient de notre politique climatique - notre action repose sur deux principes :
- gouverner c’est prévoir
- plus d’approche en silo : nous sommes tous ministres du climat, de l’environnement et du développement durable.
La neutralité carbone étant désormais le cadre dans lequel doivent se penser l’ensemble de nos politiques publiques nous disposons depuis peu d’un instrument d’aide à la décision stratégique en matière de gouvernance climat : « Trajectoires pour une Belgique climatiquement neutre à l’horizon 2050 », il s’agit d’un rapport qui apporte un nouvel éclairage sur les possibles directions à suivre et actions à mener. Il est basé sur un modèle qui ne laisse rien au hasard, un modèle construit sur une série de leviers. L’une des principale caractéristique du modèle est qu’il décrit toutes les options possibles pour décarboner l’économie, offrant une vue d’ensemble des défis de la transitions, en particulier certains compromis entre les secteurs et les domaines d’activités. A nous, politique, de poser dès lors des choix et d’en évaluer l’effet sur notre trajectoire.
Par ailleurs, le pilotage de la politique climatique fédérale se fait à partir d’un dispositif de monitoring des politiques et mesures fédérales. Une feuille de route avec une description et une planification détaillée des actions requises, un calendrier de mise en œuvre comprenant les étapes intermédiaires, une proposition d'indicateurs de suivi est ainsi en cours d’élaboration pour chacune des politique concernée.
Nous tenons également à ce que la protection de la biodiversité et des océans atteigne le même niveau d’ambition que l’enjeu climatique et que les deux enjeux soient traités de pair, dans une approche cohérente. A cet égard nous ne pouvons passer à côté de deux rdv clé : la COP26 et la COP15.
Nous partageons et apprécions les priorités du Royaume-Uni pour la COP26. Il est fondamental d’arriver à un accord équilibré à Glasgow, un accord qui reflète l’ambition de l’Accord de Paris et respect l’intégrité environnementale.
Nous attendons également beaucoup de la 15e conférence (COP15) de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Les objectifs d'Aichi n'ont malheureusement pas été atteints et il est primordial qu’un nouveau cadre mondial pour la biodiversité ambitieux y soit arrêté. Dans le cadre de la préparation de la COP15, s’il est important de maintenir l'élan politique étant donné l'urgence de la crise de la biodiversité il est tout aussi essentiel de prévoir suffisamment de temps pour des négociations inclusives, participatives et démocratiques afin de garantir l'appropriation du Cadre de référence mondial par toutes les parties, les parties prenantes, les femmes, les jeunes, les populations autochtones et les communautés locales,
Permettez-moi de conclure en vous confirmant que vous trouverez en mon gouvernement un allié pour avancer dans l’agenda 2030 et en accélérer l’ implémentation pour réaliser la décennie d’Action. Vous l’avez spontanément relevé, merci pour ça, nous avons adopté une approche originale pour un pays développé. Nous avons fait des SDGs une boussole, nous avons ainsi aligné notre plan de Relance sur les ODDs, nous adopterons prochainement un plan fédéral pour le développement durable, et alignerons les notes politiques de chaque membre du gouvernement avec l’Agenda 2030. Car comme les ambitions climatiques et les enjeux de biodiversité, la réalisation des ODDs requiert une approche holistique, systémique. Le Premier l’a dit avant moi nous sommes tous ministres du développement durable. Les ODDs constituent à mes yeux le cadre le plus approprié du « build back better » après la crise Covid.