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La DH | Il ne faut pas augmenter les inégalités en 2035

La vente de voitures à moteur thermique ne sera plus autorisée en Europe à partir de 2035. C’est un des points sur lequel s’est accordé le Parlement européen la semaine passée dans le cadre du “Fit for 55”, une série d’ajustements législatifs visant à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre pour 2030.

Pour le moment, “on n’est encore nulle part dans les négociations , tempère Zakia Khattabi (Ecolo), ministre fédérale de l’Environnement. Chacun fourbit ses armes. Ce qui s’est passé, c’est la préparation de la négociation qui aura lieu en 2024. Les États membres préparent leurs positions. Nous avons pour le moment des discussions avec les différents gouvernements sur la position que la Belgique va adopter.”

Au niveau belge, la législation régionale est d’ailleurs déjà un pas plus loin que celle de l’Europe. “La plus ambitieuse est la Flandre qui interdit l’immatriculation de nouvelles voitures thermiques pour 2029. Bruxelles interdit les thermiques pour 2035.” Mais cette sortie des voitures thermiques ne doit absolument pas être faite de manière irréfléchie, rappelle l’élue Ecolo. “L’enjeu, pour des changements aussi fondamentaux, est de faire en sorte qu’ils soient accompagnés et pensés en amont.”

Autrement dit, comment faire en sorte que les moins aisés puissent continuer à se déplacer en véhicule, sachant que les voitures électriques coûtent plus cher que les thermiques, que le coût de l’électricité n’a jamais été aussi élevé et que le prix des batteries ne baissera pas puisque la demande ira en augmentant ? “Si on ne fait rien, ça va coûter , reconnaît la ministre du Climat. Le cœur du sujet, à côté des décisions qui sont prises, est d’amener les générations futures à ne pas vivre ce qu’on vit aujourd’hui avec l’énergie. L’explosion des coûts de l’énergie est aussi liée à notre impréparation à la sortie du nucléaire. Elle est aussi liée à notre dépendance extrême aux fossiles et à une dépendance d’un point de vue géopolitique. Ceux qui, gouvernement après gouvernement, ont confirmé la sortie du nucléaire, ne l’ont jamais accompagné d’investissements. En d’autres termes, si ça avait été préparé, le choc serait moins violent. Tout l’enjeu pour moi est de mettre sur la table des décideurs une analyse de risque et des propositions pour tirer toute la substance des opportunités de la transition. Le politique devra alors faire des choix qui ne nous lient plus au carbone. On est dans une nouvelle révolution industrielle, avec tout ce que ça peut avoir comme opportunité, mais aussi comme risques si on n’anticipe pas.”`

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