UNEA5 | Assemblée des Nations Unies pour l'Environnement

Excellences,

Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualités

Tout en faisant notre deuil suite à la perte de tant de vies, il nous appartient de préparer l’avenir en tirant les leçons de ce tragique épisode de notre histoire collective, leçons sanitaires évidemment mais sociales, économiques et environnementales également. Le monde est Un, la santé humaine n’est pas dissociable de la santé de la planète. Nous devons « redynamiser » nos sociétés après cette année mise « entre parenthèse » par la pandémie, les rendre plus justes, résilientes et inclusives, et l'Agenda 2030 est la boussole qui doit nous guider.

Concrètement cela passe par des investissements massifs dans la durabilité de nos bâtiments, dans les énergies renouvelables et dans la promotion d’une mobilité durable.

Nous augmenterons, dans le cadre d’un Blue Deal les investissements pour rendre notre système de gestion de l'eau durable et résilient au climat.

Les solutions fondées sur la nature présentent des avantages mutuels à la fois pour le climat et la biodiversité. Nous allons ainsi protéger nos côtes et empêcher les catastrophes naturelles en utilisant la force de la nature. Le verdissement de nos toits dans les villes et les zones industrielles agira comme système naturel de refroidissement et de stockage d’eau.

Nous poursuivons la transition vers une économie circulaire et soutenons pleinement l’Alliance mondiale pour l’Economie circulaire (Global Alliance on Circular Economy).

Faire le choix des produits durables est à mes yeux fondamental. L'Initiative du cycle de vie du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) contribue à la recherche d'une réponse à la question "Qu'est-ce qu'un produit durable?". C’est pourquoi mon administration, en collaboration avec ses collègues du Québec au Canada, soutient la traduction et la diffusion des Lignes directrices pour une Analyse du Cycle de Vie (ACV) sociale des produits et des organisations.

Nous devons par exemple transformer nos systèmes alimentaires. Permettez-moi de rappeler l'initiative Beyond Chocolate. Tout au long de la chaîne de valeurs, elle vise à mettre fin à la déforestation et au travail des enfants ainsi qu’à assurer un revenu digne/juste pour les producteurs locaux de cacao. Dans le même ordre d’idée, la Belgique a récemment rejoint le partenariat de la Déclaration d'Amsterdam pour des matières premières durables, sans déforestation.

L’impact de nos choix de vie, de consommation ou encore de mobilité, nous le savons, dépassent nos frontières respectives. Le multilatéralisme est dès lors essentiel : ce n’est qu’ensemble que nous trouverons les meilleures solutions, c’est pourquoi nous apprécions le rôle de cette assemblée et le rôle du PNUE en tant que catalyseur pour relever les défis environnementaux mondiaux.

Nos actions doivent être étayées par la science. Le programme CEBIoS (Capacités pour la Biodiversité et le Développement Durable) permet à nos scientifiques de se joindre à des scientifiques du sud pour améliorer leurs connaissances sur la biodiversité et les écosystèmes. Le rôle que joue le PNUE pour intégrer la science dans la prise de décision est fondamental.

Les vecteurs du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pandémie doivent être combattus conjointement. En ce sens le PNUE nous permet de mieux comprendre l’interaction entre la dégradation des écosystèmes, les changements climatiques et la menace qu’ils représentent pour la santé humaine. Nous devons intégrer ce lien et penser une gestion globale des écosystèmes et des espèces.

Unissons nos forces aux trois COPs de Rio pour agir en faveur du climat, lutter contre la désertification et élever l'ambition d'un cadre mondial solide pour la biodiversité post-2020.