Communiqué de presse

CP | Nouvelle enquête climat : les Belges placent les enjeux environnementaux au top de leurs préoccupations.

Ce mardi 10 mai, la Ministre fédérale du Climat Zakia Khattabi présentait la nouvelle enquête nationale climat, en compagnie du Service Changements climatiques de son administration. Menée à l’automne 2021 auprès de 1.613 Belges, de 16 à 75 ans, du nord au sud du pays, l’enquête analyse les connaissances et l’attitude des Belges face aux enjeux climatiques, mais aussi leur volonté d'agir et leurs attentes vis-à-vis des politiques.

« Alors que certains utilisent les différentes crises qui se  succèdent comme prétexte pour mettre un frein aux politiques de transition, les Belges eux donnent un signal clair et placent la préoccupation environnementale en première place. Pour 80 % d'entre eux, le dérèglement de notre climat est un enjeu mondial contre lequel il convient de lutter urgemment. C’est précisément parce que le changement climatique ne connaît pas de frontières que je travaille au quotidien pour parvenir à une position belge à la hauteur des enjeux, et des politiques fortes, intégrées et transversales, pour que nous puissions atteindre les objectifs européens que nous nous sommes assignés. Le tout, en veillant à garantir une transition socialement juste pour ne laisser personne au bord du chemin  », annonce d’emblée la Ministre.  

L’enquête montre également que les Belges attendent clairement plus d'efforts de la part de l'industrie et du transport de marchandises, qu'ils considèrent comme les principaux responsables du changement climatique. La Ministre appuie « Il est vrai que les efforts de l'industrie et du transport de marchandises ne sont pas encore suffisants ; dans le cadre du paquet européen Fit For 55, il y aura de nouvelles mesures précisément pour l'industrie et le transport de marchandises. Nous sommes actuellement proches d'un consensus au sein du Conseil Environnement sur le fait que les émissions de gaz à effet de serre provenant notamment de l'industrie devraient être réduites de 61 % d'ici 2030 et à zéro d'ici 2050. Mais parallèlement, il est indispensable de protéger notre industrie de la concurrence provenant de l'extérieur de l'Union ; le CBAM est à cet égard un outil déterminant ».

Nous pouvons réduire nos émissions, entre autres, en passant d’une économie linéaire à une économie circulaire, en travaillant sur l’énergie, la mobilité, l’efficacité énergétique de nos bâtiments mais aussi en activant d’autres leviers tels que la fiscalité ou l’agriculture. Avec le dispositif de gouvernance climat adopté le 2 avril 2021 par le Conseil des Ministres, Zakia Khattabi mobilise la Vivaldi en ce sens : 36 feuilles de route engagent les différents ministres. Un premier rapport d’évaluation du dispositif est attendu dans le courant de l’été.

Voici quelques-unes des conclusions les plus importantes :

PERCEPTION

  • Les changements climatiques restent le problème environnemental le plus important, avec un score de 78 % dans chaque tranche d'âge.
  • La perception du problème (un phénomène mondial, causé par l'homme, qui se manifeste partout et auquel il faut s’attaquer de toute urgence) est très correcte.

CONNAISSANCE

  • Les causes sont assez bien connues, notamment celles avec des répercussions directes (transport, industrie, déforestation, etc.), mais celles plus indirectes (chauffage, consommation d'électricité et alimentation) le sont beaucoup moins.
  • Le rôle des ménages est encore sous-estimé (seulement 29 %). La plupart des personnes interrogées placent la responsabilité principale sur l'industrie et le transport de marchandises plutôt que sur elles-mêmes et attendent les plus grands efforts de ces 2 secteurs.
  • Les effets des changements climatiques sont bien connus, mais leur répartition géographique (entre pays industrialisés et pays en développement) l'est beaucoup moins.
  • Une majorité de Belges se considère assez bien informée. Leur connaissance des aides financières gouvernementales destinées aux investissements dans les technologies d'économie d'énergie est également assez bonne.

COMPORTEMENT

  • Les Belges font preuve d’un comportement respectueux de l’environnement sur le plan de la mobilité, du ménage, de l’habitation et des achats, mais ne font plus de progrès par rapport aux précédentes enquêtes. Cependant, ils/elles affirment tout de même vouloir améliorer certaines choses. La voiture reste le moyen de transport le plus utilisé.
  • Lors de leurs achats (voiture et électroménagers) et investissements (isolation et chauffage), les Belges attachent une importance relativement grande à la consommation d’énergie. L’utilisation des aides financières publiques pour les investissements demeure au même niveau qu’en 2017.
  • Une minorité de Belges est satisfaite de ses actions (35 %).

POLITIQUE

  • Une très petite minorité est satisfaite des actions du gouvernement (10 %) pour lutter contre les changements climatiques ou s'y adapter.  
  • Pour une part importante des électrices et des électeurs belges (51 %), les points de vue concernant la problématique des changements climatiques auront une incidence sur leur vote.
  • L’Union européenne et la Belgique doivent jouer un rôle de pionnières dans la politique climatique (64 % et 44 % respectivement), et des mesures, des actions et des législations claires sont attendues des autorités belges.
  • Les pouvoirs publics belges devraient mieux coopérer (65 %), le rôle du gouvernement fédéral dans la coordination de la politique climatique belge devrait être renforcé (55 %) et un « Conseil des sages » (58 %) et une loi climat (55 %) devraient voir le jour.
  • Une grande majorité (65 %) s'attend à ce que les différentes autorités de notre pays coopèrent davantage en matière de politique climatique.  55 % attendent un rôle de coordination plus fort du gouvernement fédéral et veulent une loi qui définisse les objectifs, le cadre et les instruments de la politique climatique.  La moitié des personnes interrogées pensent que la protection du climat devrait être incluse dans la Constitution.
  • Une majorité de Belges pense que l'Europe et la Belgique doivent réduire leurs émissions de 55 % d'ici à 2030 et devenir climatiquement neutres et résilientes d'ici à 2050 (environ 60 % dans les deux cas).
  • Les recettes du système proposé d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (EU ETS), qui pourrait être d’application également pour les ménages et les petites entreprises à partir de 2026, doivent en premier lieu être réinjectées dans les ménages (65 %), mais aussi dans la résilience aux risques climatiques, dans le financement des transports publics et dans le développement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques (61, 59 et 53 % respectivement).
  • Dans une société bas carbone, la production d’énergie doit provenir à 100 % de sources renouvelables (54 %), mais l’énergie nucléaire y joue à nouveau (par rapport à 2017) un rôle plus important (32 % en faveur). Une telle transition n’est possible que si les secteurs privé et public coopèrent (61 %) et si des mesures d’adaptation aux changements climatiques sont mises en œuvre (59 %).

INFORMATIONS

  • L’obtention passive d’informations se fait tant par les médias traditionnels (journaux et radio) que par internet, tandis que pour la recherche active d’informations, l’internet occupe la première position. Les différences sont grandes entre tranches d’âge.
  • Les Belges veulent être informé·e·s en premier lieu par les scientifiques, les autorités et les établissements d’enseignement.

 

Pour plus d’informations :

  •   Climat.be/enquete : le rapport complet, les graphiques et les différences significatives entre les groupes cibles
  •   Adrien Volant (FR) 0497 82 39 56 et Maurane Colson (NL) 0476 34 68 64