La Libre | La neutralité carbone n’est pas une chimère
C’est certes l’un des engagements les plus lointains, mais probablement aussi le plus ambitieux du gouvernement fédéral : mettre notre pays sur les rails de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cette ambition, désormais partagée par l’ensemble de l’Union européenne, mais aussi par d’autres économies de premier rang (les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud, la Chine en 2060…) qui représentent ensemble près des trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre, vise à se donner une chance raisonnable de respecter l’objectif fixé dans l’accord climatique de Paris. Pour rappel, en 2015, les quelque 200 pays signataires se sont accordés pour tenter de limiter la hausse de la température moyenne mondiale à +1,5 °C par rapport à la période dite préindustrielle (1850-1900).
Sur papier, la neutralité carbone est un concept assez simple : il s’agit de réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de la société et de compenser les émissions résiduelles inévitables. En pratique, c’est une autre paire de manches, car si certaines technologies performantes sont aujourd’hui arrivées à maturité, cette “transition écologique” va en réalité demander une véritable révolution industrielle doublée de changements majeurs dans nos modes de vie et l’organisation même de nos sociétés. Le tout en moins de trente ans et alors que l’on s’attend à un accroissement de la population belge de 10 % à cette échéance… Il n’y a donc plus de temps à perdre.
Conscientes de cette urgence, la ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi (Écolo), et l’administration du SPF Santé publique et Environnement ont présenté ce mardi un nouveau rapport prospectif dans lequel se dessinent cinq voies possibles pour atteindre la neutralité carbone.
Basé sur un outil de modélisation permettant de moduler une centaine de leviers d’action et d’évaluer leur impact tant sur les émissions de gaz à effet de serre que la consommation des ressources naturelles, ce document offre une perspective globale des pistes de décarbonation envisageables, des défis et des opportunités qu’elles présentent, et des compromis qu’il faudra trouver au moment d’arrêter les choix. D’autres analyses approfondies sur certains points spécifiques seront néanmoins nécessaires secteur par secteur, précisent les auteurs, insistant sur le fait que ces travaux n’ont rien de prescriptifs.
“ Gouverner, c’est prévoir. Il est donc nécessaire de se donner tous les moyens comme ce nouvel instrument d’aide à la décision stratégique pour la gouvernance climatique. Il nous apporte un nouvel éclairage sur les possibles directions à suivre et les actions à mener pour atteindre cet objectif de neutralité carbone. J’ai pris l’initiative d’informer et de mettre ce rapport à disposition de l’ensemble des gouvernements et des parlements afin que ces résultats soient soumis au débat public. Ce n’est qu’ensemble et en toute connaissance de cause que nous parviendrons à atteindre nos objectifs ”, a souligné de son côté la ministre Khattabi.
Cet instrument, élaboré avec l’appui de plusieurs consultants spécialisés coordonnés par le bureau Climact, est d’ailleurs accessible en ligne à tout un chacun.
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