CP | Nouveau plan d'action fédéral dans la lutte contre les déchets marins

Les déchets, notamment la pollution plastique, sont l'une des plus grandes menaces qui pèse sur la biodiversité des océans. Presque toutes les espèces marines ont déjà été en contact avec des matières plastiques, que ce soit par enchevêtrement ou par ingestion. Le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, et la ministre de l'Environnement, Zakia Khattabi, ont décidé de s'attaquer au problème et de lancer un nouveau plan d'action fédéral. Ce plan vise à prévenir les déchets marins et à éliminer ceux qui se trouvent déjà en mer.
La pollution des mers et des océans est un défi mondial. La bande côtière belge ne fait que 67 km, mais notre pays est également confronté aux déchets marins et nous pouvons faire davantage pour trouver des solutions structurelles.
Dans la partie belge de la mer du Nord, on compte en moyenne 3 875 déchets flottants par km². Sur la plage et dans les ports, ces chiffres sont encore plus élevés. Sur les plages, on compte en moyenne 137 déchets par 100 mètres de ligne de marée. Cela dépasse le seuil (20 par 100 m) prescrit par les règles européennes.
Sur la base du premier plan d'action
En 2017, un premier plan d'action fédéral pour les déchets marins a été élaboré. Ce plan avait une large portée et se concentrait sur la prévention des macro et micro-déchets, d'origine terrestre ou marine. Son évaluation en 2021 a montré que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour s'attaquer au problème des déchets marins.
Sur la base des recommandations du premier plan d'action et en concertation avec un groupe de travail national et diverses parties prenantes, le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, et la ministre de l'Environnement, Zakia Khattabi, en collaboration avec le SPF Santé Publique, ont élaboré une série d'actions supplémentaires. Ce nouveau plan d’action fédéral a pour but de prévenir la pollution marine par les déchets et d’éliminer ceux déjà présents dans le milieu marin. Cet instrument flexible permet de fixer les actions qui seront entreprises. Il s'agit d'un plan dynamique et de nouvelles actions pourront être ajoutées au cours de la période entre septembre 2022 et décembre 2027.
Actions concrètes pour lutter contre les déchets marins
Le plan contient 25 actions visant à réduire activement l'afflux et la présence de déchets marins dans la partie belge de la mer du Nord. :
· Les engins perdus et errants en mer présentent un risque pour de multiples espèces telles que les marsouins communs, les phoques, les oiseaux de mer et les poissons. Ces animaux peuvent être blessés ou s'y empêtrer. C'est pourquoi nous stimulons la collecte de vieux engins de pêche et le recyclage. Nous voulons chercher des alternatives pour que les engins de pêche soient interdits comme le propose l'Europe. Nous recherchons également des matériaux alternatifs et durables pour les plumets de fibres synthétiques. Il s'agit d'une méthode consistant à utiliser des fils de plastique pour protéger certains filets de l'usure. Or, ces fils s'effilochent complètement lorsqu'ils sont traînés sur le fond marin, finissant en déchets dans la mer.
· Jusqu'à aujourd'hui, le plomb est principalement utilisé dans la pêche à la ligne pour lester la ligne ou comme poids de lancer. L’impact négatif de cette matière première sur la faune et la flore a pourtant déjà été scientifiquement prouvé à de nombreuses reprises. En outre, les alternatives sans plomb sont également capables de remplacer avec succès les poids en plomb sur le plan fonctionnel. C’est pourquoi la Belgique soutient la proposition européenne visant l’interdiction de la vente du plomb de pêche dans tous les États membres. Il est également important de déjà commencer à sensibiliser les pêcheurs à la ligne face à la suppression de l’utilisation du plomb de pêche.
· Il prévoit également la réduction de l'utilisation des produits à l'origine de la pollution marine. Il envisage également des mesures contre les produits uniques évitables qui finissent dans la mer par le biais des déchets terrestres. Des mesures tant réglementaires que de sensibilisation sont prévues à cet effet.
· Une attention continue également d'être accordée à une meilleure surveillance du problème des déchets en mer du Nord et à leur nettoyage. Une attention particulière est accordée à la recherche sur les microplastiques.
· Bien que les bateaux de plaisance n'effectuent souvent que des trajets de durée limitée et que les rejets de déchets soient de moins en moins fréquents, il reste important de sensibiliser les bateaux de plaisance aux mesures nécessaires pour atteindre un bon état écologique du milieu marin. Le Blue Flag Initiative, par exemple, est l'une des récompenses volontaires les plus reconnues au monde pour les plages, les marinas et les opérateurs de vacances en bateau durables. Pour bénéficier du Blue Flag, un ensemble de critères stricts en matière d'environnement, d'éducation, de sécurité et d'accessibilité doivent être remplis et les critères doivent être maintenus. Actuellement, quelque 39 plages, ports de plaisance et étangs de baignade en Belgique arborent un Blue Flag. À terme, nous souhaitons que le label Blue Flag devienne la norme dans le secteur de la navigation de plaisance. C'est pourquoi il sera davantage promu.
· L'année dernière, les pêcheurs belges ont ramené 65 tonnes de déchets à terre dans le cadre de l'opération "Fishing for Litter", soit plus de trois fois plus que l'année précédente. Le nombre de navires de pêche ayant participé au projet a presque doublé l'année dernière. Cette croissance réussie est due aux efforts des armateurs et de nos services en matière de sensibilisation, de communication avec les pêcheurs et d'une application smartphone conviviale. Nous voulons développer et intensifier ce projet.
· Selon les estimations, 280 épaves reposent au fond de notre mer du Nord, dont beaucoup ont une grande valeur culturelle et écologique. Malheureusement, ils sont aussi des points de collecte des déchets marins. Cela constitue une menace pour la riche vie marine qui les entoure. Les animaux s'y empêtrent ou les mangent. C'est pourquoi un programme est mis en place pour nettoyer systématiquement les épaves. L'année dernière, le nettoyage du SS Kilmore a débuté, tout comme le West-Hinder, dont le nettoyage a eu lieu en 2019. Dans ce dernier cas, un total de 4,5 tonnes a été repêché. En outre, une campagne "Adopt a Wreck" est prévue afin de faire appel à des volontaires pour fournir des informations fiables sur l'état actuel des déchets marins et de la biodiversité sur et autour des épaves.
· Bien que les déchets marins soient reconnus comme un problème croissant, davantage de données sont nécessaires pour évaluer correctement leur ampleur. À cet égard, les citoyens peuvent jouer un rôle important dans la collecte des données et des informations nécessaires pour aider les autorités publiques à mieux gérer et prévenir les déchets marins. À cette fin, l'Agence européenne pour l'environnement a développé l'application 'Marine Litter Watch' (MLW). En collaboration avec des partenaires, cette application permettra d'activer et de motiver les citoyens à l'utiliser afin de recueillir à grande échelle encore plus de données sur les déchets marins dans notre mer du Nord.
Ce ne sont que quelques-unes des actions de ce vaste plan qui a été établi grâce à une étroite collaboration entre les autorités régionales et fédérales et les autres parties prenantes (entreprises, organisations partenaires, etc.). Ce n'est qu'en unissant nos forces que nous pourrons nous attaquer au problème des déchets marins.
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord : « La côte belge ne fait que 67 km. On pourrait penser que notre contribution à la lutte contre le problème mondial des déchets marins est donc plutôt limitée. Mais tout comme notre pays est un pionnier en matière de technologies vertes avec nos éoliennes en mer, panneaux solaires flottants et bateaux autonomes, nous sommes bien capables d'atteindre des objectifs tout aussi ambitieux dans la lutte contre les déchets marins. Sur nos plages, on compte en moyenne 137 déchets par 100 mètres de ligne de marée. Avec ce plan d'action fédéral, nous devons réussir à freiner la multiplication des déchets marins. »
Zakia Khattabi, ministre de l’Environnement : « Les déchets marins sont un problème tenace mais heureusement évitable. C’est le résultat d’une culture du jetable. Une culture que nous pouvons changer ensemble. En mettant sur le marché des produits qui ne sont pas faits pour être jetés. En proposant des produits d’une manière qui invite les gens à les rapporter pour les réutiliser et les recycler. En évitant les produits jetables en tant que consommateurs et en les triant correctement. En utilisant des pratiques de pêche qui ne donnent pas lieu à des déchets dans la mer. Je suis heureuse qu’avec ce plan, nous franchissions une nouvelle étape vers une mer plus propre. C’est nécessaire, car les déchets sauvages causent des dommages importants à la vie végétale et animale. Et tôt ou tard, ça finit littéralement par revenir dans nos assiettes. Le monde entier est de plus en plus conscient que nos mers et nos océans sont essentiels à la vie sur notre planète. Je me réjouis donc qu’avec ce plan, il ne s’agit pas seulement de réparer, mais aussi d’empêcher la pollution de se produire. »
Plus d'informations : consultez le deuxième plan d'action fédéral contre les déchets marins
Contact presse
Maxim Laporte
Porte-parole du ministre Van Quickenborne maxim@teamjustice.be
+32 474 77 70 30
Adrien Volant
Porte-parole de la ministre Khattabi adrien.volant@khattabi.fed.be
+32 497 82 39 56